Percutant, confrontant, poignant et franchement mémorable… Pascal Plante livre avec Les chambres rouges un thriller psychologique diablement efficace dont on ressort aussi essoufflé que secoué.
La métropole est secouée par le procès de Ludovic Chevalier, alias le démon de Rosemont. Pourquoi? Parce que ses crimes sont aussi vils qu’ils sont barbares: il est accusé d’avoir enlevé, puis kidnappé et tué trois adolescentes. Encore pire, il a filmé ces actes barbares, histoire d’en distribuer le visuel à de riches acheteurs anonymes, tapis dans les recoins du dark web.
Si son procès capte l’attention des médias et des curieux, deux jeunes femmes développent quant à elles une obsession morbide pour le tueur et ses actes. Leur folie les poussera même jusqu’à tenter de mettre la main sur la vidéo d’un de ces meurtres – toujours inédite – pour satisfaire leur curiosité. Et ce, même si elles devront chercher dans les coins les plus sombres et interdits du web pour la trouver…
Hors des sentiers battus
La prémisse des Chambres rouges laisse présager un film horrifique comme il s’en fait tant, où la violence et les éclaboussures de sang pourraient venir noyer l’intrigue. Mais Pascal Plante a décidé de sortir des sentiers battus, se délestant des conventions usuelles. Car plutôt que de montrer les actes immondes dont est accusé son meurtrier, le cinéaste utilise le pouvoir de la suggestion. Les crimes sont en effet décrits ou suggérés, mais jamais montrés à l’écran.
Et si ça fonctionne aussi bien, c’est que Pascal Plante fait preuve d’un doigté impressionnant lui permettant de créer un climat de tension presque hermétique et de susciter des émotions fortes chez les cinéphiles sans avoir recours aux techniques éculées. Une démarche qui n’est pas sans rappeler les maîtres du septième art de la trempe de David Fincher, Michael Haneke et Michael Cimino.
Actrices de talent
Mais c’est aussi grâce au travail de ses deux actrices principales que Les chambres rouges s’élève bien au-delà de la mêlée. Juliette Gariépy porte le film sur ses épaules, tenant l’intrigue à bout de bras sans jamais flancher. Véritable révélation pour son tout premier rôle au cinéma, la jeune comédienne semble vouée à un avenir franchement prometteur tant elle crève l’écran.
Laurie Babin n’est pas en reste non plus. La comédienne explore des zones plus sombres que celles auxquelles elle nous a habitués dans le passé, impressionnant par les subtilités et les nuances de son jeu infaillible.
Bref, Les chambres rouges est un thriller comme on en voit peu de nos jours: un film qui se reçoit comme un coup de poing en plein sternum et dont on ressent l’impact encore longtemps après l’arrivée du générique.
Les chambres rouges (4 étoiles)
Un film de Pascal Plante. Avec Juliette Gariépy, Laurie Babin et Maxwell McCabe-Lokos. À l’affiche vendredi.
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